Comment sauver la presse ?
Chutes des recettes publicitaires, coûts d’impression et de diffusion en hausse, rivalité des réseaux sociaux, concurrence des moteurs de recherche et des blogs.
Y a-t-il des recettes pour sauver le journalisme ?
Oui, les lecteurs les détiennent, c’est eux qui nous les donnent.
« Et si le Monde ou le Parisien étaient en plastique plutôt qu’en papier ? »
« En voilà une idée ! Pas très développement durable ! »
« Mais non ! Une tablette plastique ultrafine, souple et ultralégère qui se garde et se regarde ! »
« Mais pourquoi ne pas investir l’affichage ? »
« Un affichage média avec écran tactile accessible dans les transports, face au siège dans le train, mais aussi dans les gares, le métro, les centres commerciaux. Cela permettrait une consommation des articles à la demande, transférables sur email et payables en carte sans contact ou avec Apple pay. »
Le public a pléthore d’idées sur le sujet et ne demande qu’à s’investir pour soutenir la presse. Le futur journalisme génère donc un véritable élan d’enthousiasme.
Pour synthétiser; voilà trois consignes ou prescriptions des lecteurs :
1° tout le monde doit faire partie de l’histoire :
Laisser le lecteur customiser les rubriques, qu’il puisse s’il le souhaite privilégier l’hyperlocal, le local, le national ou le global.
Être vraiment conversationnel, c’est donner au public la possibilité d’exprimer son opinion ou son avis sur un thème, un produit ou un service avant la diffusion du sujet.
Ouvrir des publics newsrooms qui ressembleraient à des cafés, dans lesquels les abonnés premium auraient accès pour échanger avec les journalistes. Ce serait un lieu de partage ou le lecteur pourrait évaluer la Une avant le bouclage. Un local social où se tisseraient des liens, des expériences inédites, un palliatif à l’entre-soi…
2° il est grand-temps de proposer de nouvelles clés d’entrée :
Pourquoi ne pas offrir un planisphère de l’actualité à ses lecteurs ? Une mappemonde sur laquelle on peut zoomer et cliquer pour avoir accès à l’information globale, nationale, locale ou de quartier ?
Pourquoi ne pas mettre en place un outil de recherche qui croiserait des noms avec des dates et des lieux ?
3° Le Journaliste doit aussi rimer avec analyste :
Investiguer c’est aussi analyser : données non structurées, statistiques publiques, l’infographie comme la photographie est une forme de journalisme.
Analyser le signal derrière le bruit pour identifier les tendances underground et les rendre grand public : c’est encore une valeur ajoutée que les Google, Facebook et Twitter n’ont pas.
Une information personnalisée, hyperlocalisée et paradoxalement plus collective, plus participative, plus sociale et globale est indispensable.
Mais sauver la presse, c’est aussi mettre en valeur ce qu’elle ne prend pas au lecteur, à savoir sa vie privée, ses données personnelles. La presse les respecte contrairement aux réseaux sociaux qui font du profit en surveillant les gens. Le rôle des médias n’est pas d’exploiter ses lecteurs, mais de les servir !